Catherine Jacquinot a rejoint l’équipe « qualité » du site de Saint-Amour en intérim. Sa mission : vérifier la conformité des toits et planchers et effectuer des retouches de peinture. Entretien entre deux coups de pinceau !
À 51 ans, Catherine Jacquinot a exercé de nombreux métiers dans des secteurs variés. « J’ai commencé dans la vente et la restauration, se souvient-elle, avant de découvrir le monde de l’industrie un peu par hasard, d’abord dans le secteur de la plasturgie, puis dans la métallurgie. J’ai fabriqué des jouets pour enfants, brasé des mèches de forêts, effectué de reprises de peinture sur des châssis de camions… J’ai débuté en contrôle qualité chez un spécialiste de l’injection d’alliages sous pression et, depuis, je me suis consacrée à ce métier en développant de véritables compétences. J’aime le travail bien fait, alors la qualité, ça me convient ! »
Un look de peintre
Après un licenciement économique au début de la crise du COVID-19, Catherine a postulé en agence d’intérim. Sa double expérience en contrôle qualité et en peinture a attiré l’œil du directeur de l'usine Algeco de Saint-Amour. « Très vite, on m’a proposé de partager mon temps entre ces deux missions, raconte Catherine. Cela ne m’a posé aucun problème, car je suis très manuelle et je n’ai pas peur des tâches physiques ! »
C’est donc en jean tacheté de peinture, chaussures de sécurité et gilet réfléchissant que Catherine part travailler chaque matin. « J’ai plus un look de peintre que de contrôleuse qualité, plaisante-t-elle, mais cela ne m’empêche pas de rester féminine. J’ai toujours des mains soignées sous mes gants ! »
Le goût du travail bien fait
De son œil affûté, Catherine vérifie que les toits et planchers qui viennent d'être fabriqués ne comportent aucun défaut visuel ou risquant d’empêcher leur assemblage sur les modules (pattes d’assemblage, boulons, soudures...). Avec son rouleau de peintre et son masque de protection à cartouche, elle rectifie les éventuelles coulures et remet une couche de peinture là où c’est nécessaire. « Rien ne sort de l’atelier sans que j’aie apposé une pastille verte ! résume-t-elle.
Elle assume pleinement cette responsabilité, même si, au début, elle avoue avoir dû faire ses preuves. « Certains collègues hommes, surtout ceux de mon âge, se sont montrés un peu circonspects en voyant arriver une femme. Cela a aussi été le cas dans mes précédentes entreprises. C'étaient surtout des a priori datant de l’époque où nous étions moins nombreuses en production. C’est une question de génération ! Ils ont rapidement constaté que j’étais compétente et que je faisais ma part du travail comme n’importe quel homme. Avec de l’humour et en prenant le temps de discuter, ça s’est très bien passé ! »
L’avenir ? Elle le verrait bien en CDI. Et chez Algeco sans aucune hésitation !
EN BREF
Mécanisation des tâches, adaptation des dispositifs de manutention… : les mutations du BTP favorisent la présence des femmes. En 2018, elles représentaient 11,9 % des salariés du secteur