Aux portes de Bordeaux, la Fondation COS dispose d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile et d’un centre provisoire d’hébergement pour des réfugiés. Afin de favoriser le retour à l’autonomie de ces personnes isolées (adultes, mineurs non accompagnés ou familles monoparentales), la Fondation COS a fait réaliser par Algeco un village modulaire, composé de vingt studios indépendants. Visite des lieux.
Un village modulaire pour accueillir des demandeurs d’asilesFondée en France en 1944, la Fondation COS Alexandre Glasberg emploie 3 200 salariés qui accompagnent, soutiennent et soignent des personnes de toutes conditions et de toutes origines, en donnant la priorité aux plus vulnérables, dans le respect de leur dignité et de leur intégrité. En 2023, la Fondation a ainsi accueilli plus de 14 000 personnes dans 80 sites à travers le pays.
Récupérer une pleine capacité d’hébergement grâce au modulaireEn Gironde, depuis plus de vingt ans, COS dispose dans un même bâtiment d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) et d’un centre provisoire d’hébergement (CPH), implantés à Villenave-d’Ornon, une commune de Bordeaux Métropole. Sur place, les équipes œuvrent à travers quatre pôles de compétences : asile, intégration, protection de l’enfance et précarité - maisons relais.
La Fondation a récemment fait rénover ce bâtiment, réalisé en construction traditionnelle. Suite à ce réaménagement intégral, la capacité d’hébergement fut réduite de 140 à 120 lits. Disposant d’une réserve foncière sur place, la Fondation COS a décidé en 2023 de compenser cette perte par des constructions modulaires durables, installées rapidement sur place, et répondant à un haut niveau d’exigences en sécurité, fonctionnalité et esthétique.
« Nos premiers contacts avec la Fondation COS remontent à cette période, précise Jean-Baptiste Giraudeau, directeur de clientèle de la région ALGECO® Sud-Ouest. Nous les avons alors convaincus de la pertinence de réaliser en construction modulaire un ‘village’ de vingt studettes autonomes, et avons ensuite réalisé l’ensemble du projet, de A à Z, sans mise en concurrence ».
Un projet de construction réalisé de bout en bout
Préalablement au dépôt du permis de construire, Algeco avait réalisé des études de sol et d’infiltrométrie, pour s’assurer de la faisabilité du projet. Une fois le permis accordé, Algeco a supervisé les travaux de terrassement, de fondations et de raccordement aux réseaux d’utilité publique (eau, énergie, télécommunications) effectués par son partenaire en génie civil, LPF TP (filiale du groupe NGE). Les studios ont été légèrement encaissés, les rendant ainsi accessibles de plain-pied, sans garde-corps.
Algeco a également fait appel à son partenaire architecte Jack Marausse. La répartition et la disposition des vingt studios modulaires ont été pensées afin de faciliter la circulation à pied et de préserver le calme et le respect de la vie privée de chaque personne hébergée. Au sein de ce village modulaire, deux studettes sont entièrement accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Pour les habitants de ces logements tout-équipés, le confort est garanti : qualité thermique, équipements complet (cuisinette, douche, sanitaires…). Des haies ont aussi été plantées, afin de rendre le lieu plus agréable et de donner cette sensation de « cocon » accueillant, pour des personnes au parcours de vie difficile, qui transitent dans ce centre pendant quelques semaines ou quelques mois. Toujours dans un souci d’intégration esthétique dans le site, une partie des façades a été recouverte d’un film résistant et lavable, avec un trompe-l’œil de claire-voie en bois.
Des logements modulaires prêts à vivre
« Dès leur installation à Villenave d’Ornon, chaque studette modulaire était prête à l’emploi. Telle est la particularité du modulaire : l’intérieur de chaque studio et des aménagements sont réalisés au sein de notre usine de Saint-Amour, dans le Jura. », précise Jean-Baptiste Giraudeau.
Avant son transport sur place, chaque studio a par ailleurs été équipé d’une pompe à chaleur, d’un sèche serviette, d’une porte sans imposte, d’une baie vitrée et d’une fenêtre avec volet roulant, d’un châssis ouvrant dans la salle d’eau, apportant lumière et aération.
« Les climatisations ont été posées à l’arrière des studios pour limiter la nuisance sonore. Il en va de même avec le réglage de la puissance de la ventilation. Tout a été ajusté pour rendre le séjour des personnes le plus confortable et pratique possible », souligne Jérémie Denat, ingénieur travaux chez Algeco, en charge de ce projet.
Enfin, ce « village » modulaire a été équipé d’une antenne de télévision collective et de raccordements à la fibre optique prêts à l’emploi, même si pour l’instant ceux-ci n’ont pas été activés par la Fondation COS.
Un projet d’extension
Pleinement satisfait de ce premier lot d’habitations modulaires livré en novembre 2024, le client a de nouveau sollicité Algeco pour une extension de six nouveaux studios, qui jouxteront une annexe occupée par des chambres, libérant de l’espace dans celles-ci, tout en logeant les bénéficiaires dans des conditions confortables.
Et Jean-Baptiste Giraudeau de conclure : « De plus en plus de collectivités et d’organismes médicosociaux trouvent dans notre offre modulaire une façon sûre et rapide de répondre aux enjeux du logement d’urgence, qu’il soit transitoire ou durable. Elles implantent nos bâtiments sur des terrains viabilisés, ce qui limite l’impact écologique et évite d’artificialiser des sols ».
En juin 2025, Algeco a publié les résultats exclusifs d’une étude menée avec l’Institut CSA sur la perception qu’ont les Français de la construction modulaire. Cette solution plébiscitée par 82 % des personnes interrogées pour répondre aux enjeux environnementaux est également vue par près d’un Français sur 2 ayant passé du temps dans la construction modulaire, comme une solution d’avenir. Ils sont 86% à penser que c’est une solution adaptée à l’hébergement d’urgence.